M. Ninart, auquel Joachim s’empressa d’aller annoncer tant de bonnes nouvelles.
Il y eut chez Niflart une fort longue séance. L’homme d’affaires annonça de son côté à Joachim qu’il était au début d’une grande combinaison financière pour laquelle il aurait besoin de fonds, et le pria de mettre une procuration à sa disposition, pour agir pendant son absence. Popeland fournissait trois cent mille francs. Niflart montra à Joachim des pouvoirs pour réunir pareille somme au nom de diverses personnes, lui-même y mettait trois cent mille francs et il en demandait autant à Joachim.
L’idée de gagner beaucoup d’argent tandis qu’il se divertirait en Allemagne à la cour du prince de N…, avec le titre d’envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, éblouissait Joachim.
Gagner de l’argent ! lui qui avait l’habitude d’en perdre ou d’en dépenser et qui depuis quatre ans avait vu sa fortune personnelle s’abaisser de huit cent mille à trois cent mille francs par le jeu, les spéculations ou l’exagération du train. La dot de sa femme, à laquelle il ne pouvait toucher, avait heureusement formé jusque-là un fonds résistant et solide.
Niflart fit un peu la grimace en trouvant les biens de M. du Quesnoy plus fortement entamés qu’il ne le supposait, Joachim ayant toujours surfait son avoir, tandis que cette fois, se livrant à un mouvement de sincérité envers son ami, il lui exposa la vraie situation. M. du Quesnoy, absolument tenté par M. Niflart,