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— Mais de Daignes est d’accord avec moi maintenant, interrompit Joachim du ton qu’on prend pour renverser une objection inutile ou intempestive.

— M. de Daignes ! dit la baronne, je connais un petit homme très barbu, qui chante avec une voix aigre ! Que voulez-vous qu’on en fasse ? Le ministère n’a pas besoin de crécelles, les États européens ne sont pas endormis. Dans quinze jours vous partirez, si on ne m’a pas trompée, ajouta-t-elle.

Après l’avoir remerciée, M. du Quesnoy prit congé et, ne se souciant pas de laisser derrière lui sa femme qu’il croyait capable de travailler des pieds et des mains pour défaire sa trame, il dit à Françoise : Venez-vous ?

— C’est cela, va, va s’écria la baronne enchantée de se débarrasser de sa fille, à laquelle elle ne savait jamais que dire, lui jugeant l’esprit trop frivole.

Joachim et Françoise cheminèrent donc vers leur hôtel, côte à côte dans la rue, sans se donner le bras.

— Vous n’avez point réussi ! dit railleusement M. du Quesnoy.

Après quoi, ils marchèrent sans échanger une seule parole. Puis Joachim la quitta pour aller s’informer un peu de la demande Popeland. Au ministère on dérangea dix employés de grade en grade, qui répondirent tous successivement comme les répercussions d’un écho : l’affaire est à l’étude. Et le secrétaire du ministre ne manqua pas de dire à Joachim : Tout porte à croire qu’elle est en bon chemin et recevra une solution conforme aux intérêts de tous.

Excellente phrase pour M. du Quesnoy et pour