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mains devant sa table où était prépare de quoi écrire. Ses cheveux dénoués coulaient sur ses épaules.

Au coup de sonnette, à l’heure, aux pourparlers, aux pas qui traversaient le salon, à ceux qui avaient résonné dans la rue, sous ses fenêtres, au coup de marteau à la porte cochère, à tout, elle avait reconnu Joachim, et elle ne se dérangea pas quand il fut près d’elle.

Il vint lui toucher l’épaule et l’appela « Rose ! » Il était inquiet et attristé. Alors elle se retourna vivement vers lui, montrant un visage contracté, des yeux rougis et menaçants, des lèvres amères.

— Que me voulez-vous maintenant ? s’écria-t-elle.

— Je viens vous retrouver.

— Vous m’avez laissé chasser de chez vous, chasser par cette femme ! Et vous n’avez rien dit, rien fait pour me défendre !

— Que pouvais-je faire ?

— Vous êtes un lâche ! un hypocrite ! un sot ! Vous m’avez attiré chez vous cent fois en me disant que cette créature n’était rien pour vous, ni chez vous ; vous m’avez endormie et vous m’avez jetée dans cet abominable piège !

— Si j’avais pu le prévoir !

— Si j’avais pu le prévoir ! Ils ont tout dit avec ce mot. Il fallait le prévoir. N’avais-je pas une profonde répugnance à aller ainsi chez elle ? je ne dis plus chez vous, mais chez elle. Votre maison n’est plus à vous. Vous avez fait quelque bassesse pour qu’elle puisse ainsi vous dominer. Allez vous en ! je ne veux