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Bientôt le salon fut vide, et Françoise rentra chez elle, où M. du Quesnoy ne tarda pas à la suivre. Il n’y voyait plus clair et ne savait où frapper assez fort, mais il espérait frapper.

Françoise avait une âme de fer qu’il eût été difficile de lasser. Elle n’interrompit pas sa toilette de nuit.

— Vous devez bien penser que vous avez trop abusé de la protection dont vous couvrait la présence des étrangers, dit-il, pour que…

— Ah ! interrompit Mme du Quesnoy, vous avez besoin encore d’explications ?

— Oui. Vous avez renvoyé ma sœur, vous voulez renvoyer aussi ses amis…

— Lesquels donc ?

Mme d’Archeranges !

La colère poussait Joachim à la folie. Il s’entêtait, s’acharnait à cette querelle et se flattait aveuglément de forcer sa femme à toutes les soumissions. Il voulait lui imposer la plus dure, la plus écrasante de toutes, avec l’aveuglement de l’idée fixe.

— J’ai le plus profond mépris pour cette femme et pour vous, mais je veux vous protéger contre vous-même comme toujours, répondit Françoise, et vous empêcher de vous compromettre en amenant vos maîtresses chez moi.

— Eh bien ! dit Joachim, elle y viendra !

— Non ! puisque je l’ai chassée.

— Eh ! vos amants y viennent bien !

Elle haussa les épaules.