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— J’ai envie de suivre votre conseil… dit Françoise, elles iront très bien avec mes cheveux noirs.

— Mais mon conseil est bon, en effet, reprit Joachim, aigre, ne sachant à quoi se prendre. Vous connaîtrez ce soir quel est l’ami ! Cela vous manquait, en effet !

— Ah ! à propos, ajouta-t-il brusquement, vous aurez la bonté dorénavant de ne point commettre d’impertinence envers ma sœur. J’y tiens essentiellement, termina-t-il d’un ton bref, absolu.

— Je me modèlerai sur sa conduite à mon égard.

— Vous voudrez bien également vous abstenir de dire du mal de moi à votre mère, continua Joachim d’une voix qui montait, cassante, menaçante.

— Je lui dirai toujours ce que je pense être la vérité sur vous !

— Enfin vous recevez continuellement une personne dont la société ne vous est pas bonne, une Mlle Guay…

Il s’arrêta, comme pour mettre un frein à l’emportement qui le reprenait. L’inébranlable Françoise répondit avec une netteté lente et scandée :

— Songez plutôt à cet homme, ce Niflart ; quant à Mlle Guay, elle sera toujours reçue par moi, chez moi. Vous êtes libre de ne jamais vous rencontrer avec elle.

Joachim regarda sa femme avec des yeux froids, pleins d’une sorte de rage. Mme du Quesnoy le contemplait fixement, résolûment.

— Je vous forcerai à obéir ! s’écria-t-il avec un fort éclat de voix.

Il fit un pas en avant encore une fois.