qu’elle n’avait plus ses griefs d’autrefois, mais qu’elle ne pourrait rentrer en bons rapports avec sa fille que lorsque celle-ci se serait pleinement relevée dans l’opinion générale.
Cette réponse augmenta d’abord la mélancolie et l’ennui de Françoise, puis, comme tout ce qui la blessait, lui rendit son énergie. Elle se remit à espérer. La santé d’Allart s’améliorait toujours. Bientôt il pourrait sortir.
Et, enfin, les parentes d’Allart étant parties, rien ne s’opposa plus à ce qu’elle le vît librement. Elle se renferma alors tout entière avec lui, dans les soins et les joies de la convalescence, ne lui parlant que de promenades, de soleil, de nourriture, de bien-être, lui lisant des journaux, des livres, écartant à dessein de la pensée de Philippe tout ce qui pouvait l’émouvoir péniblement, afin d’éviter une de ces rechutes comme celles dont Jean lui avait si souvent apporté l’alarmante nouvelle.
Quant à Joachim, ses échecs successifs vis-à-vis sa femme le ramenèrent à Mme d’Archeranges, qu’il n’avait pas revue depuis longtemps. Elle le reçut sèchement ; il s’en plaignit et s’emporta. Alors elle lui déclara que, fatiguée des caprices, des incertitudes, des brutalités dont il l’abreuvait, elle rompait avec lui. Il répondit qu’elle n’aurait d’autre volonté que la sienne, qu’il ne rompait pas, qu’il la maltraiterait si bon lui semblait. Il parla comme un fou. Elle s’écria qu’elle aurait un défenseur qui saurait bien la faire respecter et veiller à ce qu’on ne forçât pas sa porte ; qu’il avait