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dont les yeux semblaient couverts d’un brouillard et tout le corps se débattre sous un spasme.

— Il ne reviendra plus, reprit Charlotte, on ne le laissera plus entrer dans la maison. Reprends courage, toi qui as été si forte jusqu’ici. Françoise, appela-t-elle, du courage !

Un moment, comme celle-ci restait la tête penchée sur la poitrine, Charlotte la crut tombée dans l’atonie et l’appela de nouveau : Françoise !

Mais, pendant ce court instant, Mme du Quesnoy avait retrouvé son énergie :

— Si je suis forcée de retourner chez lui, je serai telle que je le lui ai dit.

— Mais comment veux-tu, répondit Charlotte, qu’il puisse te faire revenir pour te battre ? On ne le lui permettra pas.

— C’est qu’alors aussi j’obtiendrais la séparation. S’il me menace encore, Charlotte, je n’hésite plus. Tous les moyens lui sont bons, j’emploierai aussi tous les moyens pour arracher ma vie à ses persécutions, à son contact. Je ne puis plus voir personne maintenant, tout le monde me juge tombée. En revanche, je suis libre, je n’ai plus que ma propre estime et mon intérêt, les tiens et ceux de Philippe à satisfaire. Et cela me fait penser, Charlotte, qu’il faut que je te quitte. Je t’ai amenée et compromise dans ta maison. Tu es exposée à ce que ces scènes se renouvellent. Moi-même il m’entraîne. Il me fait perdre la dignité. J’ai parlé, je le sens, comme une femme de la basse classe, grossièrement.