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darmes ; oui, je vous battrai et je vous foulerai aux pieds jusqu’à ce que votre impudence se change en soumission et que vous demandiez pardon à deux genoux ; et quand votre infâme amant va être guéri, je lui donnerai encore un coup d’épée, et, malgré vos menées, je ferai punir tous vos complices.

Ces mots n’étaient pas jetés, ils étaient crachés à la face des deux femmes. En voulant se jeter dehors pour courir plus tôt là où il se figurait trouver des aides à sa vengeance, il se heurta vivement. Un incendie était dans sa tête.

En sortant, Joachim se croisa avec le portier qui montait.

— Monsieur Bertrand, dit Charlotte, vous reconnaîtrez cette personne. Ne la laissez jamais pénétrer dans la maison. C’est un fou dangereux.

Françoise resta un moment encore toute vibrante des sentiments qui l’avaient soulevée. Mais un grand désespoir planait sur elle, prêt à s’abattre.

Charlotte, lui ayant pris les mains, détermina la réaction, en murmurant avec une profonde pitié :

— Oh ! ma pauvre amie !

— Oh ! s’écria Mme du Quesnoy, s’il devait revenir, je me jetterais par la fenêtre !

Elle marcha vers la croisée d’un air qui fit bondir Charlotte vers elle.

Sa voix avait été inquiétante.

— Calme-toi, calme-toi ! suppliait Mlle Guay en la ramenant à son fauteuil.

— Je vais porter du poison sur moi, dit Françoise