Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/276

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Cela fut froid, net, irrévocable.

Joachim revint près de sa sœur, les lèvres un peu blanches.

— Et vous, Laure, ne pouvez-vous disposer de rien ? demanda-t-il d’une voix altérée et irritée.

Elle cacha à peine un mouvement d’humeur. Si elle était fort ordonnée, c’était afin de se procurer plus d’argent pour ses toilettes qui étaient célèbres dans Paris.

Laure ouvrit cependant une petite boîte et en tira deux billets de banque qu’elle mit devant lui. Joachim avait la tête penchée, il regarda de côté. Cette marche descendante des ressources qu’il trouvait lui parut dérisoire. Il saisit les billets et les rejeta violemment.

— Mais vous savez bien que je n’en ai pas, dit la vicomtesse d’un ton sec.

Il prit les billets, se leva et partit sans mot dire.

Joachim ne se tenait pas encore pour battu. Il passa chez Popeland, il s’excusa de la scène qu’il lui avait faite la dernière fois. Il le pria de lui rendre un service personnel. Il le supplia, lui offrant ses valeurs mobilières en garantie. Mais Popeland lui en voulait, et, le voyant si peu terrible, répondit être fort content d’avoir échappé à toutes ces affaires douteuses, et même trop peu douteuses.

— Oui, vous avez bien raison, mon brave, répliqua à la fin Joachim, avec tout le mépris qu’il pouvait donner à son ton.

— Eh ma foi oui ! lui cria Popeland tandis qu’il partait.