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— Et que fait-il ? Que vous dit-il ? A-t-il échappé à ces ignominies que vous redoutiez ?

— Oui, oui, répondit précipitamment Françoise pour le détourner de s’arrêter sur ce sujet.

— Grâce à vous ! Vous vous êtes dépouillée ! reprit Allart ému.

Il était heureux de la grandeur d’âme de son amie, mais fâchée qu’elle se fût exercée envers Joachim.

— Non, dit elle d’un ton léger, en souriant. Cependant elle était étonnée que Philippe sût le secret. Afin qu’il n’insistât pas, elle reprit : Il paraît que vous avez bien tracassé cette pauvre Charlotte ?

— Un peu, répliqua bonnement Allart.

— Nous ne sommes pas raisonnables, dit Françoise.

— Et comment l’être ? s’écria-t-il avec force, je me figurais que je ne vous reverrais jamais.

— Quelle folie, Philippe, dit-elle tendrement.

Elle le contemplait avec une sorte d’avidité. Il lui semblait qu’elle en était séparée depuis si longtemps ! Et comme elle avait toute vive l’impression de la figure de Joachim pendant ces récents débats, elle y comparait le visage d’Allart. Celui-ci lui paraissait avoir l’air meilleur que jamais. Mais presque aussitôt l’éternel obstacle se dressa entre eux.

Ah ! se dit-elle, jamais nous ne serons réunis. Je le perdrai peut-être, et il faudra que je survive, toujours liée avec l’autre !

Elle eut un abattement subit qui la domina et elle jeta ce cri d’angoisse :