— Je ne puis pas le priver d’un dédommagement. Depuis que M. Noualhès vient souvent à Cernay, le vicomte ne tarit pas en attaques contre Joachim. Jugez depuis cette malheureuse affaire…
Joachim les rejoignit.
— Vous me faites une bien bonne surprise, dit-il à Rose.
— Je suis un courtisan du malheur, répondit-elle avec son insouciance gaie.
— Peut-être est-ce trop tard, car le malheur se répare. Je n’ai pas voulu vous voir, dit-il à Laure, avant que mes affaires fussent arrangées.
— Comment, déjà ! Quelle activité !… C’est fort heureux, car Paris disait le chiffre de votre perte.
— En vérité ? demanda Joachim curieusement.
— Huit cent mille francs !
— On me faisait beaucoup d’honneur, un peu plus de la moitié, voilà tout. Françoise a payé, dit-il à demi-voix à sa sœur, mais Rose entendit.
Les deux femmes eurent la même idée. Leur étonnement passé :
— C’est bien extraordinaire, dit la vicomtesse.
— Elle a voulu acheter sa tranquillité avec M. Allart, ajouta Rose en battant des fleurs du bout de son ombrelle.
— Hum, c’est un peu cher, dit sérieusement la vicomtesse.
Rose partit d’un grand éclat de rire qui entraîna Laure. Joachim sembla rester parfaitement calme et indifférent.