Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/245

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cavalier désarçonné, répondit-il en riant, comme si elle avait dit quelque niaiserie,

— Hier, vous avez annoncé que vous vous étiez trompé jusqu’ici dans votre conduite… Savez-vous ce que vous devriez faire ?

— Avouez aussi que vous ne seriez pas fâchée de me faire payer le secours que vous me donnez, affecta-t-il de dire d’une voix amère.

Françoise se tut. Elle était forcée de reconnaître que, par son antipathie pour lui, elle s’exposait à ce soupçon.

Joachim s’était levé, et, d’un accent vibrant, il cria :

— Eh bien, vos dons, je ne les accepte pas ; je ne vous en serai pas moins profondément reconnaissant, mais par tous les motifs, je n’accepte pas. On ne m’accusera pas de manquer de délicatesse !

Françoise avait reçu un véritable choc au premier abord. Lui ! refuser ! Et où trouverait-il de l’argent ? En aurait-il trouvé par quelque moyen équivoque ? La fin du cri fier de Joachim la rassura.

— Tout est signé et terminé, dit-elle froidement.

— J’irai chez le notaire et je déchirerai les actes.

— Il ne vous laissera pas faire.

Elle sourit et haussa un peu les épaules. Il fut très contrarié de ne pas l’avoir émue davantage.

— Ainsi, vous me les imposez, dit-il de l’air le plus malheureux.

— Oui, reprit Françoise, ennuyée de la comédie ; oui, je vous les impose et je vous les fais payer. Vous serez un homme honorable. Voilà le prix du marché.