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— Une chute n’est, le plus souvent, que le premier mouvement d’un grand élan.

— Vous avez beaucoup de décision et de courage, dit-elle, et le coup d’œil prompt. Seulement il ne faut pas en abuser pour ne pas regarder.

— Mais j’adore réellement cette excellente femme, c’est la bonté même ! se disait Joachim un instant après en marchant allègrement dans les rues de Paris.

Il rencontra un jeune homme, le fils d’un banquier, qui faisait pour deux cent mille francs de dettes cette année-là. Il donnait le bras à une assez belle créature qu’il habillait somptueusement.

— Ah ! je trouve tout le monde à pied aujourd’hui, dit le jeune homme ; moi je me suis amusé à prêter ma voiture à la cousine de mon cocher. Où allez-vous ? Voulez-vous venir dîner avec nous au cabaret ?

Joachim était disposé à prendre quelque distraction.

— Faites mieux, laissez-moi le plaisir de vous inviter, répondit-il.

Il leur donna un petit festin qui coûta plus de deux cents francs. Ils flânèrent un peu après le dîner.

Pourtant, M. du Quesnoy s’ennuyant avec des gens qu’il connaissait fort peu, rentra chez lui à onze heures.

Françoise allait commencer sa lettre à Allart lorsqu’elle l’entendit. Elle avait été retardée par un pauvre diable à qui elle faisait du bien, et dont la femme mourante désira la voir. De sorte qu’elle passa sa soirée d’une autre façon que Joachim.

Elle renonça à écrire à Philippe, et d’une main vive