— Mais je puis redevenir solvable, dit-il, les dents serrées.
— Et alors vous restituerez à madame…, reprit le notaire.
Oui, pensa avec rage M. du Quesnoy, oui je restituerai ; je n’accepte que parce que je restituerai. Ils ont tort de ne pas le comprendre.
— Néanmoins, continua le notaire, cela peut ne pas arriver, comme cela est possible. En tout cas, si le mari redevient solvable, la femme ou ses héritiers peuvent exiger la restitution…
— Bien, bien, monsieur Blanchart, interrompit Françoise, je vous en prie, ne nous occupons que du paiement le plus prompt possible de ces dettes…
— Mais madame, nous prendrons des termes.
— Non, je veux que cela soit terminé immédiatement. Faites le compte général. Je vous laisse !
Elle se retira chez elle. Le notaire considérait curieusement Joachim, qui en lui-même roulait les paroles de Françoise : Je veux ! Et M. du Quesnoy ajoutait tout bas : je veux vous humilier devant ce notaire, je veux vous faire obéir, je veux ! Et moi je ne puis donc plus vouloir !
Tout à coup, s’apercevant que le notaire le regardait, il lui dit brusquement, comme s’il le prenait en faute : Eh bien monsieur, je vous attends !
— Moi aussi, dit le notaire en souriant avec assez d’ironie. Avez-vous le détail des créances ?
Joachim lui passa quelques papiers. M. Blanchart se disposa à en faire le relevé.