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exiger ? Il ne se sentait plus aucune joie. Il était écrasé sous le poids d’une telle action.

Tout le monde resta silencieux. Le notaire n’était pas sans plaisir au milieu de ces scènes.

— Maintenant, reprit-il, je dois renouveler devant monsieur les objections ou du moins les observations qu’il est de mon devoir de faire à Mme du Quesnoy quant à l’acte grave qu’elle veut exécuter.

De quoi se mêlait le notaire ? Il voulait détruire ce projet déjà si fragile. Les obstacles se montraient aussitôt. Joachim se tordait, impatient, anxieux, excédé.

— Non, non, monsieur Blanchart, ce serait tout à fait inutile, répliqua Françoise veuillez bien prendre les notes et les chiffres qui vous sont nécessaires, si, dit-elle à Joachim, vous êtes disposé à les fournir en ce moment…

Le poids, le terrible poids de la générosité de sa femme, voilà ce qui courbait celui-ci !

— Je suis tombé en esclavage ! se disait-il. Il répondit par un geste aussi significatif que s’il eût dit : Je suis prêt, j’y suis bien forcé.

Le notaire retint Françoise :

— Non, non, permettez, madame. Réfléchissez bien, Monsieur peut avoir quelques scrupules. Votre dot est inaliénable. Mais si vous la livrez, la perte retombe uniquement sur vous, car monsieur est maintenant insolvable.

Insolvable ! ce mot blessait Joachim au plus vif de l’amour-propre. L’insolvabilité était une espèce de mort civile.