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tout allait mal tourner. Tout Paris était instruit de sa ruine puisque les condoléances commençaient déjà. Cela seul était écrasant.

M. de Daignes fut appelé le premier chez le ministre. Décidément la disgrâce se dessinait. Joachim s’était joué de son ami qu’il considérait comme une nullité ; maintenant il pouvait comparer avec amertume son étoile qui descendait, à celle de cet homme nul, toute brillante et en marche vers les hauteurs. Il ne crut plus qu~à une série de mécomptes et d’échecs. Le ministre le recevrait mal ; la carrière diplomatique était brisée, les agents de change réclameraient plus encore qu’il ne comptait ; chacun se retirait de lui ; sa femme était coupable ! M. de Daignes sortit du cabinet ministériel encore plus radieux.

— On m’élève d’une classe. Je suis maintenant très content que vous n’ayez pu réussir à m’envoyer à N… À quelque chose malheur est bon !

Il partit comme un trait. Joachim entra à son tour, prêt aux mauvaises nouvelles. Le ministre le reçut froidement, et, après que M. du Quesnoy eut rendu un compte succinct de son voyage à N…, lui dit :

— Le roi est fort mécontent du retentissement fâcheux qu’ont eu vos affaires privées.

— Mais, monsieur le ministre, sans mon attachement à mes devoirs, ce retentissement n’aurait pas eu lieu.

Joachim cherchait à disputer les lambeaux de sa fortune.

— Comment cela ?