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comme on l’en accusait, qu’elle s’inquiétait si peu des calamités qui affligeaient son mari. Le mari, cependant ! l’homme étroitement lié à sa destinée, celui dont la fortune, le succès, le bonheur, sont après tout la fortune, le succès, le bonheur de la femme ! À Paris, il l’en ferait repentir. Il se mit à son bureau et écrivit : « Ma mission étant à peu près terminée, je demande immédiatement un congé ou mon rappel. Dans très peu de jours, je serai à Paris. »

La demande de rappel fut faite aussitôt. Enfin il envisagea plus froidement les moyens de restauration qui lui restaient. Le vicomte Ballot lui prêterait l’argent nécessaire à payer le découvert. Le crédit de la baronne continuerait à le suivre. Sa marche ne serait que retardée. Ces quelques centaines de mille francs perdus ne devaient pas l’entraver !

Joachim alla chez Rose.

Mme d’Archeranges dormait encore. Il la fit réveiller, mais elle ne voulut pas le recevoir, le remettant à un peu plus tard.

Mécontent, et voulant échapper aux débats fatigants qui se livraient dans sa pensée, Joachim monta à cheval et galopa furieusement.

Dans sa course, il voyait un emblème de son avenir. Il passerait à travers les difficultés comme son cheval passait à travers la campagne.

Il revint auprès de Rose, un peu rasséréné et bien convaincu qu’elle allait pousser de grands cris de compassion et d’admiration à la nouvelle de son malheur et en voyant comment il le portait.