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pelle Niflart est en fuite depuis deux jours. Un M. Popeland est venu pour vous réclamer quatre-vingt mille francs. Écrivez-moi la situation exacte. Quoi qu’il en soit, tout doit être payé. J’y suis absolument résolue. Je n’ai pas de détails, mais les lettres ci-jointes vous renseigneront probablement. Si vous pouvez revenir, je crois que vous ferez bien de ne pas trop différer. »

À N…, Joachim vivait dans un tourbillon d’ivresses. L’esprit de la France, l’expérience parisienne avaient produit un grand effet dans la petite cour. Le prince ne voulait plus le quitter.

Ils en étaient arrivés à ce point d’intimité, qu’après avoir présenté Mme d’Archeranges à la cour, Joachim avait avoué au souverain sa faiblesse pour Rose. Le prince était même venu deux ou trois fois incognito dîner au chalet avec eux, ce qui avait tourné complétement la tête à Mme d’Archeranges.

Lorsque le volumineux paquet de correspondance expédié par Françoise arriva à M. du Quesnoy, celui-ci se réveillait d’une nuit enchantée.

Il y avait eu la veille, à la cour de N…, une grande fête, la fête du prince, et jamais le succès de Joachim ne fut si grand. Tout le monde était sous le charme de sa conversation et de son attitude. Il avait été abreuvé, noyé des compliments les plus flatteurs. Le prince devait écrire au roi de France personnellement toute la satisfaction que lui avait causée son envoyé. Un mot aimable dit par M. du Quesnoy semblait être aussi recherché qu’une parole du souverain. On avait déterré la pièce faite jadis par lui, et on lui avait fait la surprise