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esprit toutes les séductions qui l’avaient étourdie auparavant, et elle se trouva avec effroi environnée encore de toute leur troupe.

— Il faut donc, se dit-elle, que je ne puisse plus me défendre seule ! Qui donc m’appuiera ou me décidera moi-même, qui me fortifiera ?

Elle courut chez Mlle Guay dans l’espoir de trouver de bons conseils auprès d’elle.

— Que dois-je faire ? lui dit-elle.

— Mais, si tu aimes, aime ! répondit Charlotte, que ces troubles troublaient elle-même.

Mais Françoise pensait maintenant que plusieurs fois elle avait cru posséder la force nécessaire pour dompter son mal, et que quelque chose, quelqu’un, quelque sentiment auquel elle ne s’attachait pas assez, l’affermirait et l’apaiserait. Elle cherchait en désespérée.

— J’irai voir un prêtre, dit-elle, je me cacherai. Allart ne saura plus où je suis.

— Tu veux lui briser le cœur, toujours. Tu as d’impitoyables remèdes.

Françoise s’agitait comme dans une agonie.

— Que faire ? Je n’ose plus ni l’approcher, ni le fuir. Si j’allais auprès de l’abbé son frère, le prier de détourner Allart de moi ! J’ai besoin qu’on me rende la paix. Oui, je veux aller me confesser.

Le prêtre saura peut-être ce qui doit me guérir. Ils ont eu tant de femmes à consoler, à ranimer, à rasséréner !

Charlotte lui rappela un prêtre venu de Belgique et