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souffrances ! Je ne suis point condamnable à ce point. Je voulais vous demander conseil.

— Un conseil quand tout est à vau-l’eau ?

— Mais si je suis entraînée, je vous jure, ma mère, que je me suis arrêtée.

— Bah ! bah ! un conseil ? Mettez-vous dans un couvent, au moins jusqu’au retour de Joachim. Le mieux même serait d’y rester toujours. Vous ne pouvez plus porter la tête droite dans le monde.

— Oh ! protesta Françoise. Eh bien, si je demeurais chez vous jusqu’à ce que mon mari revienne ?…

— Non, non, je n’ai pas à vous donner asile, je ne le puis pas. Je n’ai pas à prendre part à vos folies et aux ennuis qu’elles vous attirent. J’ai assez des miens. J’ai droit au repos. C’est à vous de subir les conséquences de vos fautes. Non, non, vous ne viendrez pas chez moi. L’idée même n’est pas convenable.

— Écoutez-moi, dit Françoise suppliante, l’honneur de… de mon mari arracha-t-elle de ses lèvres, n’a aucune atteinte. Comprenez-moi, je crains, j’ai peur de ne pouvoir résister ; mais jusqu’ici, personne n’a le droit de m’accuser.

— Tout cela, je vous le répète, est un entretien qui ne me convient pas. Pourquoi n’aimez-vous pas votre mari, qui a toutes les qualités possibles ?

Françoise éclata

— C’est un homme odieux ! que vous ne connaissez pas…

— Eh, vous perdez le sens ! Finissons-en. Vous haïssez vos devoirs dans votre mari. Je veux bien croire que