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Il fut bien surpris de trouver le pauvre garçon le bras en écharpe et à peine remis de la maladie qui avait été la suite de sa blessure.

— Ah ! monsieur Allart, s’écria Charles dont les grands yeux alanguis se ranimèrent, que vous êtes bon ! Et si j’avais su votre demeure, comme je vous aurais fait prier de venir me voir. Je me suis blessé et je n’ai vu personne au monde que le médecin et la femme qui me sert.

— Et votre sœur ? demanda Allart.

— Oh ! je ne devais pas m’attendre à avoir de ses nouvelles, et peu m’importe.

Allart n’osa insister et pria Charles de lui dire comment l’accident était survenu.

Charles ne s’expliqua pas sur la véritable cause de sa blessure.

Allart lui demanda ce qu’on pouvait faire pour lui, le questionna sur lui-même, sur ses projets, lui offrit des livres, promit de revenir, et répéta que Mme du Quesnoy serait fort affligée d’apprendre ce fâcheux événement. Il reprocha à Charles de n’en avoir pas instruit Françoise.

Du reste, le jeune homme ne se plaignait pas de l’abandon où il était resté. Seulement il paraissait un peu contraint, après avoir eu un élan de cordialité à l’arrivée d’Allart, contraint tout en le remerciant beaucoup de son intérêt. Au moment où celui-ci se disposa à dire adieu au malade, Charles demanda avec une certaine hésitation : Et Mme du Quesnoy, est-elle toujours ?…