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et chevaux pour trois cents francs par mois. Il y a de grandes fêtes autour du prince. On valse beaucoup. On joue un peu. Dites-moi le jour de votre arrivée, pour qu’on vous présente les clefs de votre conquête en Allemagne. »

Rose lui répondit qu’elle partait à l’instant et qu’il était adorable. Or le marquis étant venu la voir, le démon fit qu’elle trouva extrêmement plaisant, agréable d’arriver auprès de Joachim tout animée encore d’une trahison.

Le marquis, qui fut galant, vaillant et conquérant auprès d’elle, ne fit en somme que profiter d’une idée joyeuse de la belle Mme d’Archeranges.

Il se vanta, du reste, à Rose, d’avoir eu les bonnes grâces de Mme du Quesnoy.

L’état d’angoisse fébrile où les visites d’Allart plongeaient Françoise dura plusieurs jours. La souffrance qu’elle éprouvait après son départ était à la fois redoutée et appelée par elle. Elle en causait d’une façon assez énigmatique avec Charlotte, qui lui répondit : « Je crains que nous ne nous soyons trompées ; il eût mieux valu peut-être que tu n’eusses pas rencontré M. Allart. » Mais Mme du Quesnoy faisait un tel panégyrique de l’amour pur, et certifiait si bien qu’au fond son âme n’avait jamais été plus tranquille, que Mlle Guay ne trouvait plus rien à répliquer.

— Il faut revenir chez Mme Desgraves, avait dit un jour Allart à Françoise, et paraître ailleurs.

— Oh non ! la solitude et vous !

— Mais laissez-moi vous gronder et vous donner quel-