voulu l’épouser cinq ans auparavant. Il le lui raconta Elle était si étonnée de n’avoir aucun souvenir de lui à cette époque ! C’était comme un double amour dont elle était l’objet. Il l’enivra. Il dut lui parler de sa famille, lui apprit qu’il avait sa mère et une sœur en province, ainsi qu’un frère à Paris, prêtre, dont il prisait beaucoup l’intelligence et les qualités.
De son côté, elle lui parla de la baronne Guyons, qui avait pour elle une affection un peu sèche ; de sa sœur aînée, mariée à un consul, et avec qui elle avait d’assez rares rapports ; puis de Charlotte, et avec enthousiasme. Et enfin, car c’était là ce qui touchait le plus son cœur, et ce qu’elle avait, tout le long de la conversation, réservé pour le mieux savourer ensuite, elle lui parla de l’espérance de mariage qu’il avait éveillée dans sa lettre. Et ce sujet amena de grands épanchements. Ils se livrèrent à toutes les illusions ; ils se voyaient déjà unis. Presque tout le temps Allart eut sa main dans celles de Françoise.
Ce fut elle qui le renvoya. Pourquoi ? Il semblait qu’ils ne dussent plus se séparer. Comment déjà supporter la seule pensée d’être loin l’un de l’autre ? Pourquoi aussi, lorsqu’il fut parti, éprouva-t-elle, moindre il est vrai, la même crise que la veille ? et resta-t-elle presque pantelante, crispée, prête à pleurer, et, quand elle fut remise, s’écria-t-elle « Oh ! que d’énergie il faut ; je n’y tiendrai pas ? »
À peine était-il parti qu’elle lui écrivait encore une heure après ; et la plume courait, courait comme si le temps dût manquer pour tant de choses à dire. Puis il