Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donc à tracer… jusqu’à mais ne vous, et plus bas : Venez demain matin, Charlotte y sera !

Allart avait la foi et il se promit d’obéir. Il écrivit de son côté à Françoise.

Il y eut dans sa lettre plusieurs points importants pour Mme du Quesnoy. D’abord l’esclavage absolu était accepté. N’y aurait-il pas de révolte à l’épreuve ? Elle n’y pensa pas. Ce qu’elle voulait : armer Allart de la force qu’elle-même pourrait bien perdre, était fait. Mais ce qui l’impressionna le plus, fut la fin où Philippe parlait de son espérance de mariage entre eux, quelque jour.

Elle en fut tour à tour triste, comme si Allart fût devenu insensé et s’était plu à soulever les choses les plus douloureuses pour elle, et heureuse quand elle croyait à la superstition du pressentiment. Par moments, elle se demandait si, pour avoir ainsi parlé, Philippe ne connaissait point quelque particularité ignorée d’elle et relative à Joachim, que savait-elle ? quelque germe de maladie mortelle, et alors elle se perdait dans tous les rêves de la délivrance.

En cette seule journée, ils avaient oublié tous deux qu’à peine ils se connaissaient la veille. Telle est l’étendue des sensations de l’amour, que l’idée du temps en est changée. Et puis le trouble profond que lui avait causé la terrible algarade du marquis, avait jeté de force Françoise sur la poitrine d’Allart.

Elle raconta, mais vaguement, à Charlotte, la scène décisive qui modifiait maintenant toute son existence, ne lui en expliquant la gravité que par ces mots : « J’ai cru que la foudre tombait sur moi ! »