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le cœur, au moins l’esprit de Françoise, et dont elle avait entendu faire l’éloge.

Elle fut étonnée par un homme d’une tournure un peu bizarre, d’une figure un peu laide et qui lui-même avait l’air tout ébahi et assez troublé.

La présence d’une tierce-personne (et Mlle Guay était pelotonnée dans son fauteuil, en personne installée pour longtemps et familière avec le lieu sacré et la divinité) fâchait Allart. Et cependant la petite Guay était animée de si bonnes intentions pour le bonheur de son amie, qu’elle allait leur être utile sans qu’il pût le soupçonner. S’il s’en était douté il l’eût saluée d’un autre air…

Certes jamais peut-être, seuls, Allart ni Françoise n’eussent porté l’entretien sur le terrain où la petite Guay les lança : car elle était pleine d’impatiente curiosité de voir les cœurs s’agiter, et il ne lui paraissait pas possible que quoi que ce soit de délicat pût sortir de ce corps sans finesse et sans élégance qu’on appelait M. Allart.

Enfin, Allart n’avait point ces grands yeux noirs ou bleus qui fixent tout droit devant eux et qui dans l’opinion ordinaire sont une marque de franchise et font les physionomies ouvertes, mais au contraire il possédait de petits yeux gris-vert enfoncés, pointus en quelque sorte comme des vrilles, félins, qui lançaient tout à coup une flèche pénétrante et brillante, puis se détournaient rapidement comme blessés par la trop grande vivacité des sensations qu’ils recevaient des objets qu’ils contemplaient.