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— La Lévise et le petit monsieur qui sont tués ! Nous les ramenons !

— C’est le beau Guillaume ? C’est donc tout frais ? Où allez-vous ?

— À la mairie !

Le long du chemin, un assez grand nombre de personnes se joignirent à celles qui accompagnaient la voiture. Quelques-unes s’étant écriées : C’est bien fait, après tout ! De violentes discussions s’élevèrent.

En avant, le capitaine, se lamentant avec l’aubergiste sur le malheureux sort des jeunes gens, disait : Dussé-je me faire prendre en haine par tout le village, ces maudits braconniers seront punis !

L’aubergiste le quitta pour aller chercher le médecin. Le capitaine réveilla d’abord les gendarmes afin de les emmener avec lui chez le maire, voulant ne pas perdre de temps pour obtenir un mandat contre les braconniers. Ensuite la voiture et le rassemblement s’arrêtèrent devant la maison du maire où s’élança le capitaine. Ceux qui se considéraient comme des notables le suivirent, ainsi que le brigadier de gendarmerie. Le maire, tiré de son sommeil par cette désagréable nouvelle, n’eut d’abord que des paroles violentes contre Louis et Lévise. Le capitaine se fâcha à son tour et l’entraîna presque de force dans la rue où il lui montra les victimes ! L’autre resta morne et stupide.

— Si la surveillance avait été sérieuse, s’écria le capitaine, vous n’auriez pas ces ennuis ! Il faut donner des ordres pour qu’on arrête les braconniers, reprit-il impérativement.

— Eh bien allez ! dit le maire au brigadier ; allez avec vos hommes !

— Je les accompagnerai, s’écria le capitaine ; voyons, il