Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE PREMIER


l’aurore


En arrivant dans le village, Louis rencontra une jeune paysanne qui lui parut assez jolie. Ils se regardèrent tous deux en se croisant sur la route. Le plaisir donnait sans doute à la figure de Louis un air sympathique, car les yeux noirs et doux de la jeune fille s’arrêtèrent, et de loin, assez longuement sur ceux de Leforgeur.

L’envie de parler à la paysanne vint au jeune homme, qui trouva lui-même la chose extraordinaire puisque les femmes le gênaient et l’intimidaient extrêmement. Peut-être recouvra-t-il plus de hardiesse envers une paysanne, qu’il considérait comme étant d’une classe inférieure, de sorte qu’il se sentit plus à l’aise vis-à-vis d’elle.

Fut-il animé par le sentiment de sa complète émancipation, ou bien un attrait plus vif qu’à l’ordinaire lui imposa-t-il sa domination ?

Bref, Louis demanda le chemin de l’auberge à la jeune fille. Elle le lui indiqua en rougissant un peu. Il la