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CHAPITRE X.
DES SAINTS APÔTRES PHILIPPE ET JACQUES.


I. Le temps pascal, comme on l’a déjà dit souvent, désigne le huitième âge, où le bien qui appartiendra à chacun, dans une charité inégale, appartiendra à tous, parce que chacun se réjouira des biens des autres comme des siens propres.

II. Donc, pour que le temps pascal s’accordât avec les solennités qui arrivent dans ce temps, et surtout parce que les apôtres n’avaient pas de solennités particulières dans la primitive Église, il a été décrété qu’on célébrerait dans les calendes de mai des solennités en l’honneur de tous les apôtres, afin que divers jours de solennisation ne parussent pas séparer ceux qu’une même dignité et l’apostolat ont élevés dans la gloire céleste. On dit que les Grecs célèbrent cette festivité à la fête des apôtres Pierre et Paul. C’est encore en ce jour que se trouve la fête des apôtres Philippe et Jacques, peut-être parce qu’ils souffrirent en ce jour. Ce Jacques est appelé le Mineur, pour le distinguer de saint Jacques de Compostelle, fils de Zébédée, qui est appelé le Majeur, non par son âge, mais par sa vocation, comme il arrive pour les évêques qui remplacent les apôtres, parce que celui qui a été consacré le premier l’emporte en quelque sorte sur les autres qui ont la même dignité

    Est Petrus erectus : Jacobus sub Herode peremptus.
    Corpora sanctorum cum Christo multa resurgunt.
    Latro per Christum tam dulce suscipit amen.

    Nous retrouvons ces vers, avec quelques variantes, dans l'édition de Leipzig de la Legenda aurea :
    Salve, justa dies, quae vulnera nostra coerces !
    Les autres vers comme dans Durand ; le premier est ainsi :
    Latro dulce tamen Christum suscipit amen. (Chapitre 51, p. 221.)