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et trouva son vers écrit de la main des anges et ainsi terminé :

Hœc sunt in fossa Bedœ venerabilis ossa.
En cette fosse sont les restes du vénérable Bède[1].

On dit que son corps est honoré à Gènes avec une dévotion convenable.


CHAPITRE XLI.
DE SAINT THOMAS, APÔTRE.


I. L’histoire ou légende de saint Thomas, apôtre, avec les extraits qu’on en peut trouver dans les répons ou antiennes, est considérée comme apocryphe[2] (17). En cette fête on lit à la messe l’évangile Thomas, unus ex duodecim (Jean, chap. xx).

  1. Ce pieux personnage, fort savant et auquel on doit, entre autres choses,
    la première chronique des Angles, dont il fut le Grégoire de Tours, naquit en
    673 et mourut eu 763, à l’âge de 90 ans. Voici une épitaphe plus étendue
    qu’on lui fit au moyen-âge, mais nous ne savons en quelle année :

    __Beda, Dei famulus, monachorum nobile sidus,
    _____Finibus e terræ profuit Ecclesiæ.
    __Solers este Patrum scrutando per omnia sensum
    _____Eloquio viguit, plurima composuit.
    __Annos hac vita ter duxit rite triginta.
    _____Presbyter officio, utilis ingenie.
    __Jani septenis viduatus carne calendis,
    _____Angligena angelicam commeruit patriam.

      « Bède, serviteur de Dieu, astre brillant parmi les moines, né aux confins
    de la terre, fut utile à l’Église. Mangeur délicat des Pères, il donna de la force
    à son style en scrutant dans tous leurs ouvrages le sens qui y est caché ; et il
    composa un très-grand nombre d’écrits. Il passa saintement trois fois trente ans
    dans cette vie ; prêtre par sa charge, utile par son talent. Devenu veuf de la
    chair, aux viimes calendes de Janus (janvier), l’Angle mérita d’habiter la patrie
    des anges. »
  2. On trouvera, note 17, ces détails précieux sous le rapport de la tradition.