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excepté. C’est aussi parce qu’en disant les paroles précitées il supplie comme un homme imparfait et pécheur, et manquant du secours qu’ont les autres, à qui il demande ce secours ou le bienfait de leur prière. Deuxièmement, il se retourne encore alors à gauche, pour marquer, par ce mouvement, la tristesse de la passion du Christ, qu’il s’applique aussitôt à représenter. Or, le côté gauche figure bien la tristesse, selon cette parole de l’Apôtre : « À droite et à gauche, par la gloire et l’ignominie, par l’infamie et la bonne renommée. » Ces tours et retours doivent se faire devant le milieu de l’autel, selon cette parole : « La Sagesse lui a ouvert la bouche au milieu ce de l’assemblée, etc. » Ces mouvements nous rappellent que notre Rédempteur, selon Salomon, a brisé son corps par la charité qui y résidait (media), à cause des filles de Jérusalem. Et remarque qu’il y a des prêtres qui, après avoir dit Dominus vobiscum en se tournant de l’autel vers le peuple, disent Oremus en se tenant au milieu de l’autel, insinuant par là qu’ils sont en un lieu manifeste et où il convient au peuple de prier, c’est-à-dire au milieu de l’autel, parce que le peuple doit faire monter ses prières à Dieu du milieu de son cœur. D’autres, au contraire, disent Oremus au côté droit de l’autel, où ils doivent réciter l’oraison, afin qu’ainsi, entre le symbole et la prière, aucune action ne vienne s’interposer, et afin que le symbole parte de l’endroit même où doit s’exécuter la prière, et où il convient que le peuple dirige son intention en priant.


CHAPITRE XV.
DE L’ORAISON OU COLLECTE.


I. Après avoir dit la salutation, on récite des oraisons, parce que toute notre prière, commençant par Dieu, doit se terminer à lui comme un cercle ; et c’est pourquoi la messe commence