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ce que la paix a été réparée entre les hommes et les hommes Le hœuf représente le peuple juif, l’âne les Gentils, selon cette parole : « Tu ne laboureras pas avec le bœuf et l’âne, » c’està-dire le Juif et le Gentil. Et ailleurs : « Le bœuf connaît son maître, et l’âne la mangeoire de son possesseur. »

III. Et l’on chante donc cet hymne, parce que les hommes vénèrent sur la terre Celui que les anges vénèrent dans les cieux. Ces paroles : Gloria in excelsis, etc., représentent la tristesse des anciens patriarches, qui attendaient depuis si longtemps l’incarnation du Seigneur (Esa., xxviii : Expectate Deum, etc.), et l’on chante aussi Allelu-ia, parce qu’ils espéraient en un libérateur ; ce qui a fait dire au Psalmiste : « Ils ont espéré, et tu les as délivrés. » Cette hymne marque aussi l’espoir que l’Église nourrit de chanter avec les anges, d’où vient que déjà elle leur emprunte leur cantique. Vient la phrase : Laudamus te, « Nous te louons, » c’est-à-dire nous louons tes œuvres ineffables en les prêchant au monde.

IV. Ces paroles et les suivantes sont, comme on le croit, l’œuvre du bienheureux Hilaire de Poitiers. Anciennement on ne disait à la messe que les paroles rapportées par l’Évangile : Gloria in excelsis… bonæ voluntatis. Cependant Innocent III dit que ces paroles ont été ajoutées parle pape Télesphore. D’autres les attribuent au pape Symmaque.

V. Le pape Symmaque établit que, tant les dimanches qu’aux fêtes des martyrs, le Gloria in excelsis serait chanté à la messe, parce qu’il rappelle que les saints ont été associés à la gloire des anges par la résurrection du Seigneur. On le chante aussi aux fêtes des apôtres et des confesseurs en l’honneur de qui une église est dédiée, et généralement aux fêtes qui nous représentent la fête éternelle du ciel. Mais dans les jours de deuil et de jeûnes on ne dit pas le Gloria, excepté aux deux samedis solennisés par des ordinations particulières, selon cette parole : « Chantez au Seigneur un cantique nouveau, » comme on l’a dit dans la préface de cette partie.