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dont parle l’Évangile : ce Au même instant il se joignit à l’Ange une grande troupe de l’armée céleste, louant Dieu et disant : Gloire à Dieu au plus haut des deux, et paix sur la terre aux hommes qui veulent le bien, etc. » (De consec., dist. i, Nocte). Cet hymne n’est pas tant celui des anges que celui des hommes se félicitant entre eux de ce que la femme qui avait perdu sa dixième drachme et qui avait allumé sa lampe pour la chercher l’avait trouvée, et de ce que le berger ayant abandonné ses quatre-vingt-dix-neuf brebis dans le désert venait d’arriver pour chercher la centième, qui s’était égarée.

II. Or, avant la naissance du Christ il y avait trois murailles d’inimitiés : la première, entre Dieu et les hommes ; la seconde, entre l’ange et l’homme ; la troisième, entre l’homme et l’homme. L’homme, en effet, par sa désobéissance avait offensé le Créateur, et par sa chute avait empêché la restauration des anges, enfin par ses diverses religions il s’était séparé de l’homne. Le Juif avait ses cérémonies, le Gentil exerçait l’idolâtrie ; nais notre paix est venue, elle a fait un seul peuple des deux, et a détruit ces trois murailles. Elle a enlevé le péché et réconcilié l’homme à Dieu ; elle a réparé la chute et réconcilié l’homme avec l’ange ; elle a détruit les divers cultes et réconcilié l’homme avec l’homme, « Le Christ a donc, selon l’Apôtre, restauré tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre ; » et voilà pourquoi cette grande troupe de la milice céleste chantait : « Gloire à Dieu dans les hauteurs des cieux ! » qui sont les anges, lesquels n’ont jamais péché et ont toujours été d’accord avec Dieu. Et, sur la terre, la paix a été donnée par le Christ aux hommes, c’est-à-dire aux Juifs et aux Gentils de bonne volonté, qui jusqu’à la naissance du Christ avaient été en désaccord avec Dieu et avec les anges, à cause de leurs péchés. Voilà aussi pourquoi l’Ange parle aux bergers et se réjouit avec eux, parce que la paix s’est reformée entre les anges et les hommes. Un Dieu-homme naît, parce que la paix est rétablie entre Dieu et l’homme ; il naît dans la mangeoire du bœuf et de l’âne, par-