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nant au monde, alla d’abord vers les Juifs, au milieu desquels il voulut naître ; car la bienheureuse Marie était juive. On parlera de ce passage à droite, au chapitre du Changement de Place du Prêtre et de celle qu’il tient. Et remarque que, quand le seigneur Pape célèbre ou entend la messe, ses chapelains lisent l’introït, le Kyrie eleison, le Gloria in excelsis, le Credo, le Sanctus et l’Agnus Dei ; ils ne lisent pourtant pas le graduel, l’Allelu-ia, le trait, l’offertoire et la post-communion, parce que ces parties de la messe sont autant d’instructions et d’explications dont le Pape a lui-même besoin de se pénétrer. Il est à remarquer que le prêtre se tient debout et droit devant l’autel, pour montrer que le Christ est venu régir les siens par son invincible enseignement, et le prêtre se tourne vers l’orient parce que le Christ n’a pas cherché à faire sa propre volonté, mais celle de son Père ; il ne regarde pas derrière lui, autant parce que le Christ regarde toujours la face de son Père, selon cette parole : « Je sais d’où je viens et où je vais, » que parce que « quiconque ayant mis la main à la charrue regarde derrière soi, n’est point propre au royaume de Dieu » (Extra De voto magnœ). Enfin, le prêtre tourne le dos au peuple, pour figurer ce que le Seigneur dit à Moïse : « Tu me verras par derrière, mais tu ne pourras voir ma face » (Exod., cap. xxxiii).

III. Cependant les évêques et les archevêques (superiores), lorsqu’ils célèbrent les saints mystères, ne restent pas devant l’autel, mais en sont un peu éloignés à droite, où ils demeurent jusqu’après le chant de l’offertoire, et cela a lieu d’abord pour représenter que c’est du côté du Christ que notre rédemption a commencé à sortir.

IV. En second lieu, cela se fait non-seulement pour imprimer une plus grande solennité à la messe et pour que l’évêque soit ainsi distingué des prêtres, ses inférieurs, mais encore parce qu’à la messe l’évêque figure non-seulement la dignité et l’excellence du Christ et son oblation, mais aussi son humilité et son obéissance dans sa propre offrande et consécration.