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III. Nous nous frappons lu poitrine lorsque nous confessons nos péchés, à l’exemple du publicain, qui frappait la sienne en disant : « Seigneur, sois-moi propice, parce que je suis un pécheur. » Dans l’action de se frapper la poitrine il y a trois choses : le coup, le son et le toucher, qui symbolisent elles-mêmes les trois qualités qui sont nécessaires pour avoir un vrai repentir, savoir : la contrition du cœur, la confession orale et les œuvres satisfactoires ; car nous péchons de trois manières : de cœur, de bouche et d’action. Ensuite, le prêtre prie pour ceux qui l’entourent, en implorant le pardon de leurs péchés ; car le Christ, en venant du sein de son Père au monde, et de celui d’une Vierge vers les patriarches, dont les soupirs multipliés l’appelaient ici-bas, entra à Jérusalem pour souffrir à notre intention. Il s’inclina sur la montagne des Oliviers, remettant à Dieu sa cause pour qu’il la défendît contre l’homme rusé et inique, et il se confessa à son Père, en disant : a Père du ciel, je te confesse, etc. » Lui aussi, plein d’indulgence pour nous, il a pris et porté sur son propre corps le fardeau de nos péchés.

IV. C’est avec raison que, devant l’autel, le diacre met le manipule au pontife qui doit faire sa confession[1]. Premièrement, pour marquer qu’il doit recevoir et administrer les charges temporelles qui lui sont accordées par une main étrangère,

  1. La Rubrique du Missel marque que l’évêque qui dit la messe prend le manipule après la formule : Indulgentiam, absolutionem, etc., qui termine le Confiteor du peuple. C’est un reste de l’ancien usage qui était observé non-seulement par les évêques, mais encore par les prêtres. La raison de cet usage est qu’autrefois les chasubles, n’étant pas échancrées comme à présent, elles couvraient tout le corps ; et l’on allait ainsi à l’autel, tout le corps enveloppé comme dans un sac, sans que les bras parussent. Mais avant ou après le Confiteor (Ordo rom., xiv, p. 294 et 296), avant que de monter à l’autel, on retroussait la chasuble sur le haut des bras à l’évêque ou au prêtre, afin qu’il pût agir librement ; et alors on lui mettait sur le bras gauche le manipule, qui aurait été inutile et embarrassant auparavant. Les évêques ont conservé cet usage. Il semble qu’ils pourraient prendre présentement le manipule, comme les prêtres, après l’aube et la ceinture, parce que toutes les chasubles sont également échancrées ; mais lorsqu’ils officient pontificalement, le manipule pourrait s’embarrasser dans les manches de la tunique et de la dalmatique, qu’ils prennent alors avant que de revêtir la chasuble.