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gneur, par l’organe de ce concile, parle des messes du carême, après lesquelles on chante aussitôt les vêpres (De consec., d. i, Solet). Et le concile donne à entendre que l’évêque ou le prêtre ne doivent pas alors bénir avant la fin des vêpres, ce qui cependant n’est pas en usage.

X. Enfin, il faut remarquer, pour revenir à notre propos, que la bénédiction de la table commence de deux manières : D’abord, le plus ancien dit : Benedicite, « Bénissez ; » les autres répondent : Dominus, « Que le Seigneur bénisse, » parce que, de même que nous devons bénir le Seigneur par des actions de grâces, ce à quoi nous exhorte le plus ancien de la société, en disant : « Bénissez, » ainsi nous avons besoin aussi d’être bénis par le Seigneur, par l’infusion de sa grâce ; ce que les autres demandent en répondant : Dominus, « Le Seigneur, » suppléez « nous bénisse » par l’infusion de sa grâce. En second lieu, le plus ancien commence, en disant : « Bénissez ; » les autres répondent semblablement : « Bénissez, » pour montrer que nous devons nous exhorter mutuellement à bénir Dieu. On peut encore dire que, par la première manière, on considère le respect qui est dû à Dieu ; car, lorsqu’on répond : Dominus, il faut suppléer benedicat, « nous bénisse, » parce que nous ne sommes pas dignes de bénir. Dans la seconde manière, on a égard au respect du supérieur ; car, lorsqu’on répond : « Bénissez, » Benedicite, il faut suppléer vos Pater, « vous, notre Père, » parce que le plus jeune ne doit pas bénir en présence du plus âgé. Ensuite le plus ancien commence le verset, et les assistants l’aident à le dire, pour marquer que les inférieurs doivent aider les supérieurs à supporter leurs charges. Dans quelques églises, les enfants bénissent les tables même des prélats, parce que bénir le pain est l’office du lecteur ; mais cette bénédiction se fait d’une manière plus convenable par les évêques, à l’exemple du Christ, qui, à Emmaüs, bénit la table devant les deux disciples. Après le sacrifice, dans certaines églises, le prêtre bénit le pain qui doit être distribué au peuple, à l’exem-