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dicatioù du Christ et de son Évangile a commencé par les Juifs et passé aux Gentils, et doit ensuite revenir aux Juifs. Le prêtre, pour désigner cela, passe du côté droit de l’autel au côté gauche, puis du côté gauche au côté droit. C’est donc avec raison que la postcommunion, qui est comme la fin de la messe[1], se dit au côté droit de l’autel. Or, comme le milieu de l’autel représente la foi du Christ et Dieu lui-même, en qui les deux peuples sont unis, ramenés et terminés, c’est pour cela que l’on dit à cet endroit Per Dominum, etc., qui est comme la fin de la postcommunion. Car c’est le Seigneur qui engage les deux peuples à le rechercher, et qui les éclaire pour cela. C’est pourquoi on dit ici Dominus vobiscum ; car c’est par lui que nous obtenons tout ce que nous demandons de bon dans l’oraison, et c’est pour cela qu’on prononce le mot Oremus, « Prions, » dont on a parlé au chapitre du Changement de Place du prêtre.

IV. Et remarque que le samedi des Quatre-Temps de septembre on dit la postcommunion suivante : « Fais, Seigneur, nous t’en prions, que les sacrements produisent en nous des effets suivant la vertu qu’ils renferment, afin que ce que nous portons maintenant dans l’espérance nous le saisissions plus tard dans la réalité. » Saint Grégoire, expliquant la dernière partie de cette oraison (De consec., d. ii, Species), s’exprime ainsi : « En effet, dit-il, le prêtre demande que le corps du Christ, qui est maintenant porté sous les espèces du pain et du vin, soit saisi un jour par une vision claire et distincte et tel qu’il est en effet, » quoique certains auteurs, et non sans probabilité, entendent en cet endroit, par les paroles précitées, la vérité et l’efficacité du corps et du sang, c’est-à-dire la rémission des péchés. On a parlé de cette oraison dans la particule septième du canon, à ces paro-

  1. L’oraison dite Postcommunion est aussi nommée complenda, ou oratio ad complendum, c’est-à-dire l’oraison pour finir, parce que c’est la dernière oraison de la messe ; c’est pourquoi le prêtre, après l’avoir dite, ferme le Missel.