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ensuite il donne l’autre particule au diacre avec un baiser, et la troisième au sous-diacre moins le baiser. Et, parce que le diacre qui sert le pape baise le calice sur l’autel, c’est pourquoi il prend le reste du sang avec la particule mêlée au calice.

V. Ainsi, le pontife romain ne communie pas en faisant la fraction, puisqu’il fait la fraction à l’autel et qu’il commune à son siège, parce que le Christ, à Emmaûs, fit la fraction devant les deux disciples et mangea à Jérusalem devant les douze disciples ; car on lit bien qu’il fit la fraction à Emmaüs, nais on ne voit pas qu’il ait opéré la manducation. A Jérusalem, on ne lit pas qu’il ait brisé le pain, mais on lit qu’il l’a mangé. Selon Innocent III, c’est pour cela que le pontife monte à son siège et y communie. En effet, selon l’Apôtre, le Christ est la tête de l’Église ; or, la tête dans le corps occupe une place plus élevée et plus distinguée que les autres membres, à cause de sa perfection ; or, le calice, à cerains égards, désigne la béatitude éternelle ou la possession de Dieu même ; et, parce que dans l’Église militante le souverain-pontife, comme vicaire de Jésus-Christ et chef de tous les prélats, représente plus parfaitement le Christ, il convient qu’il ne communie pas à l’autel, mais sur un lieu plus élevé, montrant que le Christ même, dans son humanité, participe


    il mettait le gros bout du chalumeau dans le calice, prenait le précieux ang par le petit bout, et donnait ensuite au diacre le calice et le chalumeau. Le diacre prenait le calice de la main gauche et tenait le chalumeau directement au milieu avec les deux premiers doigts de la main droite ; ils les tenait ainsi sur le côté droit de l’autel, jusqu’à ce que tout le monde, et enfin lui-même et le sous-diacre eussent communié. Il tirait ensuite le chalumeau du calice, le suçait par les deux bouts l’un après l’autre, et les donnait en garde au sous-diacre. On le lavait après avec du vin par dedans et par dehors, et on l’enfermait dans son sac, et le sac dans l’armoire avec le calice. » Le cardinal Bona (17e siècle) dit que le pape, quand il officie, se sert d’un chalumeau pour boire le précieux sang, et en laisse pour les [ministres du sacrifice, qui en prennent avec le même chalumeau ; cet usage est encore aujourd’hui en vigueur. On conçoit que la suppresion de la communion sous les deux espèces a entraîné celle du chalumeau. Il serait bien difficile de préciser l’époque à laquelle on a commencé de se servir de ces chalumeaux ; il est certain qu’ils étaient inconnus dans les premiers siècles de l’Église. Le VIe Ordre romain est le premier qui en parle, et il ne remonte pas au-delà du 10e siècle.