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tife commence par donner la paix au ministre, qui d’abord était à sa gauche, mais qui, pour recevoir la paix, a passé à sa droite, qui désigne les gentils qui, les premiers, sont passés dans la paix, quittant la gauche de l’infidélité pour passer à la droite de la foi et de l’éternité, et, par le diacre, la paix se transmet au peuple.

III. Au reste, dans la primitive Église, tous ceux qui assistaient à la célébration de la messe avaient coutume de communier chaque jour, parce que les apôtres burent tous du calice, le Seigneur leur ayant dit : « Buvez-en tous » (De consec., d. ii, Non iste). Car on offrait un grand pain suffisant pour tous, coutume que les Grecs, dit-on, conservent encore. Mais, le nombre des fidèles venant à croître, il est de tradition qu’il fut établi qu’on ne communierait que le dimanche (Ead. d., Quotidie), comme on l’a vu à la particule septième du canon, à ces mots : Hœc quotiescumque. Dans la suite, vu l’impossibilité d’observer dignement cette loi, on en suivit une troisième, qui enjoignait à tout chrétien de recevoir l’eucharistie au moins trois fois l’an. Et, si on ne le fait pas plus souvent, on est tenu aujourd’hui de communier au moins à Pâques. (Extra De pœnitentia et remissione), ce remède ayant été imaginé afin que, comme on recevait l’eucharistie chaque jour, on reçût chaque jour le baiser de paix, comme pour en tenir lieu et pour le ministère de l’unité. Car le prêtre, dans certains endroits, en donnant la paix au ministre, dit : « Recevez le lien de la paix et de l’amour, afin de vous préparer aux trois saints mystères, » comme s’il disait : « Prenez-en tous, et partagez entre vous. » Et, pour remplacer la communion qui avait coutume de se faire tous les dimanches, on donna tous les dimanches le pain béni (22), qui est comme le vicaire ou remplaçant de l’eucharistie, et qui est aussi appelé {{lang|grc|eulogia}, eulogie. Mais de plus, pour remplacer la communion quotidienne, on dit en carême, sur le peuple, à la fin de la messe, une prière que l’on fait précéder de cette formule : « Humiliez vos têtes devant Dieu. »