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par nos suffrages ; c’est encore parce que la joie ne peut être mêlée au deuil. Or, il faut observer que, par la mort et dans la mort du Christ, l’ame fidèle reçoit des bénédictions ; c’est pour cela que dans l’office des morts le diacre invite, suivant l’usage, les fidèles à s’humilier, en disant : « Humiliez-vous, » pour recevoir la bénédiction, et aussitôt le pontife bénit. Certains auteurs assurent que cet office n’est pas un des sept offices de la messe, parce que ces bénédictions ne sont pas de l’Eglise romaine, qui ne les donne pas, et c’est pour cela qu’elle ne bénit pas à cet endroit, mais à la fin de la messe. Mais, quel que soit celui qui les a instituées, elles sont bien placées en cet endroit, où est représentée la descente du Christ aux enfers, c’est-à-dire peu de temps avant sa résurrection, lors qu’il donna sa bénédiction éternelle à ceux qu’il venait de délivrer de prison. Ces bénédictions ont été préfigurées par Jacob bénissant ses enfants, par Moïse bénissant les enfants d’Israël, et par le Christ qui, en mourant, bénit ses disciples.


CHAPITRE LII.
DE L’AGNUS DEI.


Comme Jésus, aussitôt après avoir salué ses apôtres, comme on l’a déjà vu, leur donna le pouvoir de remettre les péchés, en disant : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, leurs péchés leur seront remis, et ceux à qui vous les retiendrez ils leur seront retenus » (Joan., xx),

I. C’est pour cela que le chœur élève la voix, crie à Dieu, et fait cette demande : « Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, aie pitié de nous. » En effet, saint Jean, voyant venir Jésus, dit : « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde. » Or, il détermine pourquoi il l’appelle Agneau, en ajoutant « qui enlève, » c’est-à-dire qui est venu pour