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que son corps a été un vrai corps, que son sang a été du vrai sang ; nous n’achevons pas. C’est pourquoi le prêtre élève un peu tout à la fois le calice avec ladite particule, pour montrer que nous croyons fermement le premier point, et il les dépose aussitôt sur l’autel, pour indiquer que nous adhérons au second de la même manière.

XIII. Douzièmement : Pourquoi ladite élévation et déposition du calice se font-elles avec les deux mains, et non avec une seule ? A cela nous répondrons que cela se fait et se fait ainsi, pour donner à entendre que, de même que nous croyons de toute la force de notre intellect aux deux points précités, de même nous les aimons et nous sommes entraînés vers eux de toute la force de notre affection. Cela a lieu encore pour plus de sûreté et de décence.

XIV. Treizièmement : Pourquoi le prêtre dit-il encore d’une voix plus élevée : Pax Domini, etc. ? C’est parce que nous devons exprimer non-seulement par des signes, mais encore par des paroles, la joie que nous cause la résurrection. C’est pourquoi le prêtre, à cause de l’allégresse que lui cause la résurrection, s’avance, dépose aussitôt le calice, et prononce d’une voix plus forte : Pax Domini sit semper vobiscum, « La paix du Seigneur soit toujours avec vous, » pour marquer que, le premier jour de la semaine, Jésus, après sa résurrection d’entre les morts, se tint au milieu de ses disciples et leui dit : « La paix soit avec vous ; » puis une seconde fois : « La paix soit avec vous » (Joan., xx) ; comme s’il eût dit : « Je vous donne la paix du cœur sur la terre, et la paix de l’éternité dans la patrie. » Le prêtre donc insinue la même chose, en disant : La paix du Seigneur, c’est-à-dire la paix du cœur soit toujours avec vous, c’est-à-dire dans la vie présente, et la paix de l’éternité dans la vie future. Or, cette paix est celle qui a été donnée aux justes, quand l’ame du Christ, descendant dans les limbes, en ramena tous les fidèles, séchant toute larme de leurs yeux, afin qu’ils ne connussent plus dé-