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CHAPITRE L.
DE LA REPRISE DE LA PATÈNE.


I. Comme, après la tristesse de la passion, nous arrivons aux joies de la résurrection, d’après ces paroles du Psalmiste : « Les pleurs continueront jusqu’au soir, et la joie viendra le matin, » c’est pourquoi le sous-diacre, pendant que le chœur répond Sed libera nos a malo, s’approche du diacre et lui remet la patène couverte du voile ; le diacre, la recevant, la découvre et la représente ainsi découverte, puis la donne au prêtre en embrassant sa main ou son épaule droite. Le prêtre, avec la patène, imprime sur son front le signe de la croix et la baise ensuite. Ces trois ministres, tant par leur nombre que par leur obéissance et leur soumission, représentent ces saintes femmes dont l’évangile de saint Mathieu parle ainsi : « Mais, cette semaine étant passée, le premier jour de la semaine suivante commençait à peine à luire que Marie et une autre Marie vinrent pour voir le sépulcre, » présentant la patène, c’est-à-dire un cœur dilaté par la charité, pour honorer la sépulture du Christ, d’après ce qu’on lit que les saintes femmes « achetèrent des parfums pour venir embaumer le corps de Jésus ; et le premier jour de la semaine, étant parties de grand matin, elles arrivèrent au sépulcre au lever du soleil, et elles disaient entre elles : Qui nous ôtera la pierre de devant le monument ? » Or, l’approche du diacre, qui signifie les deux Marie, et la remise de la patène veulent dire que les deux Marie vinrent voir le sépulcre, et, croyant avec une foi entière à la résurrection du Christ, l’annoncèrent aux apôtres, qui enfin offrirent au Seigneur leur foi dans toute son étendue. C’est pour cela que le prêtre reçoit de la main du diacre la patène, c’est-à-dire l’étendue de la charité, c’est-à-dire que le Christ l’accepte. Ou