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dant, jusqu’à la fin du monde quelques souillures s’attacheront toujours à ses membres. Le prêtre aussi retourne vers le peuple, parce que, tandis qu’il multiplie de nouveau ses prières à haute voix, il est censé sortir dehors, et il lave et purifie ses habits, c’est-à-dire le peuple, avec ses prières, qui sont le symbole de l’eau, qui purifie. Cependant il est considéré comme impur, parce que jusqu’à sa mort il y aura toujours dans tout homme des souillures à laver.

III. Sur le point donc de prier et de montrer qu’il plaide sa cause devant Dieu, il avertit le peuple de prier pour demander ce que nous devons demander chaque jour, en disant : Pater noster. Cette oraison se trouve dans saint Mathieu (c. vi). Nous pouvons prier avec confiance, comme des enfants prient leur père, puisque c’est le Seigneur qui nous a enseigné à prier ainsi. Le prêtre donc, au nom de l’Église universelle qu’il représente, prie aussi, et, pour qu’il ne paraisse pas demander de sa propre autorité et d’une manière présomptueuse, il dit auparavant, et comme en manière de préface : Prœceptis salutaribus, etc. Or, il dit prœceptis et divina institutione, parce que c’est le Seigneur qui a institué cette prière et qui a enseigné aux apôtres à prier ainsi. C’est surtout à ce moment que nous devons prier, prosternés à terre jusqu’à la fin de l’oraison dominicale, surtout dans les jours ouvrables, et en nous tenant debout dans les jours de fête. Les trois articles suivants, c’est-à-dire Prœceptis salutaribus, Pater noster et Libera nos, symbolisent les trois jours de la sépulture du Seigneur ; c’est pourquoi nous les prononçons seulement le Vendredi saint. Dans certaines églises, pendant que le prêtre dit : Pater noster, ses mains sont soutenues par le diacre ; et quand un prélat donne la bénédiction solennelle après le Pater, ses mains sont soutenues par un diacre et un prêtre, qui représentent Hur et Aaron soutenant les mains de Moïse pendant qu’il priait, ce dont nous avons parlé au chapitre de l’Oraison. Ce fut le bienheureux Grégoire qui pensa qu’il fallait réciter sur l’hostie l’oraison