Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/346

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

élevé de l’autel le sacrifice, c’est-à-dire le calice avec le corps, il le dépose après, conjointement avec le prêtre, parce qu’on lit dans saint Jean (20) que Joseph d’Arimathie et Nicodème, après avoir obtenu de Pilate le corps de Jésus, le descendirent de la croix et l’ensevelirent. Le prêtre donc, en élevant le Christ, représente Nicodème, et cette élévation même indiqué le Christ détaché de la croix ; et la déposition du calice marque l’ensevelissement dans le sépulcre. Et remarque que le prêtre, en disant : Prœceptis salutaribus moniti, dépose en même temps sur l’autel le calice et l’hostie. Pour l’intelligence de cela, il faut se rappeler que le corps du Christ et son sang furent deux fois élevés et descendus le Vendredi saint : la première fois, ils furent placés sur la croix et élevés ensuite, puis déposés à terre après leur détachement de la croix ; la seconde fois ils furent élevés de terre, puis placés dans la sépulcre. La première fois est représentée dans la première élévation et la déposition du corps et du sang du Christ, qui a lieu aussitôt après leur consécration ; la seconde est représentée à l’élévation et à la déposition qui ont lieu à l’endroit dont nous parlons. C’est donc avec raison qu’en prononçant ces paroles on élève le corps et le sang et qu’on les dépose ensuite sur l’autel, pour marquer l’élévation du corps du Christ de la terre et sa déposition dans le sépulcre, parce que Joseph, qui le détacha de la croix et l’éleva de terre, le plaça aussi dans le sépulcre. Il avait été averti et instruit des préceptes salutaires du Christ, dont il était le fidèle disciple ; et on lit de lui dans saint Marc : « et il attendait aussi le règne de Dieu. » Or, on élève en même temps le corps et le sang consacrés, parce que Joseph lui-même, comme quelques-uns le disent, plaça en même temps dans le sépulcre le corps avec le sang. On tient aussi l’hostie avec quatre doigts pendant cette élévation.

XXIII. Car, comme nous attendons et comme nous avons besoin d’obtenir quatre choses principales par les mérites de la passion du Christ, c’est-à-dire la puissance contre le diable,