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manière sacramentelle, sous les espèces du pain et du vin, et la manière spirituelle, dans la foi du cœur. Le nombre trois convient, à cause des trois choses que l’on distingue dans ce sacrement, c’est-à-dire la forme visible du pain et du vin, la réalité du corps et du sang, et la vertu spirituelle de l’unité et de la charité, ce dont nous avons parlé dans la sixième particule, à ces paroles : mysterium fidei. Afin que, de même que le nombre trois sert à former le nombre deux, de même la foi en la Trinité opère en nous par l’amour de Dieu et du prochain. On fait donc trois croix, qui forment quatre angles sur le sacrifice, parce que le Christ, attaché sur la croix, racheta les quatre parties du monde. Ces signes de croix sont partagés en sept ordres, pour marquer les sept dons du Saint-Esprit, qui sont nécessaires dans ce mystère. Et presque tous les signes, dans chaque ordre, sont disposés par nombre impair, parce que le corps du Christ, restant un, n’est pas divisé, comme pour signifier que tout honneur appartient au Seigneur et toute gloire à Dieu.

XXI. Suivent ces mots : Per omnia secula, etc. Non-seulement le signe de la croix, mais encore l’élévation de la voix, l’action de se frapper la poitrine, insinuent ce qui se passa au pied de la croix, comme on l’a dit à cette parole : Nobis quoque. Or donc, parce que Jésus, poussant un grand cri, rendit l’esprit, le prêtre, pour cette raison, élève la voix et un peu aussi le calice, en disant : Per omnia ; ou bien le prêtre élève la voix pour avertir le peuple que le canon est terminé, et afin qu’il réponde Amen ; ou bien, encore, parce que le centurion s’écria : « Celui-ci était vraiment le Fils de Dieu. » Or, parce que les femmes se lamentaient en pleurant le Seigneur, le chœur, comme se lamentant aussi, répond Amen, représentant les fidèles qui, le cœur contrit, pleuraient le Seigneur, comme jadis Adam et Eve poussaient des lamentations sur Abel tué par la fureur jalouse de son frère.

XXII. Ensuite le diacre s’avance, et, après avoir un peu