Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/341

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Marc ; à la sixième heure, par les mains des Gentils, ce que raconte saint Jean ; et, vers la neuvième heure, ayant incliné la tête, il rendit l’esprit. Or, pour rappeler le crucifiement fait à la troisième heure par les clameurs des Juifs, qui crièrent trois fois : « Crucifie-le, crucifie-le ; » puis ensuite : « Prends-le, prends-le, crucifie-le ; » le prêtre fait trois croix sur l’hostie et sur le calice en disant : sanctificas, vivificas et benedicis. Pour rappeler le crucifiement, qui eut lieu trois heures après, par les mains des Gentils, lorsque les soldats crucifièrent Jésus, le prêtre fait encore trois croix avec l’hostie sur le calice, à ces trois mots : per ipsum, et cum ipso, et in ipso.

XIV. Ensuite, pour désigner la division de la chair et de l’ame du Seigneur mourant, il fait deux croix avec l’hostie même sur le bord du calice, en disant : est tibi Deo Patri omnipotenti in unitate Spiritus sancti. Quoique, dans le Christ, il y ait trois substances unies, c’est-à-dire la divinité, le corps et l’ame, deux seulement, c’est-à-dire le corps et l’ame, ont été divisées dans la mort ; mais la divinité n’a été divisée et séparée ni de l’une ni de l’autre ; c’est pour cela que la mort du Seigneur n’est pas désignée par trois croix, mais par deux seulement.

XV. Au reste, le prêtre, en faisant ces croix, étend les mains sur la table de l’autel, parce que le Christ étendit ses mains sur l’autel de la croix, d’après cette parole prophétique d’Isaïe : « J’ai étendu mes mains vers le peuple qui ne croyait pas en moi. »

XVI. Secondement, encore les trois croix ci-dessus faites avec l’hostie sur le calice découvert signifient les trois tortures que le Christ endura sur la croix nue ; c’est-à-dire la passion, la propassion (pati, souffrir ; pro, pour) et la compassion ; la passion dans son corps, la propassion dans son ame, la compassion dans son cœur. Touchant la passion du corps, le Seigneur dit par le Prophète : « O vous tous qui passez par ce chemin, soyez attentifs, et voyez s’il est une douleur