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comme on l’a vu ci-dessus. Et remarque qu’en cet endroit se trouvent désignés huit hommes et sept femmes, attendu que, par ce sacrifice, les sept dons de la grâce et les huit béatitudes s’unissent en nous.

VIII. Suivent ces mots : non œstimator meriti, « sans avoir égard aux mérites, » parce que Dieu ne nous récompense pas suivant la mesure de nos mérites, mais il nous punit moins sévèrement et nous rémunère plus largement que nous ne le méritons. D’où ces paroles du Psalmiste : « Dieu ne nous punit pas suivant nos péchés et ne nous charge pas suivant nos iniquités. » Et ailleurs il dit : « Et ils rapporteront dans votre sein une bonne mesure, une mesure pleine, pressée et surabondante. » — Per Christum Dominum nostrum, « Par le Christ notre Seigneur. » Ici, on ne répond pas Amen, tant parce que les anges, qui assistent toujours au sacrifice, répondent eux-mêmes, comme on l’a dit à la fin de la troisième partie, que parce que ces mots se disent à voix basse et que les ministres ne peuvent les entendre, ou bien encore parce que les paroles suivantes : Per quem hæc omnia leur sont unies et en dépendent de telle sorte qu’on ne peut rien interposer. Or, c’est en cet endroit que l’on bénit les raisins, comme on le dira dans la sixième partie, au Jeudi saint, où l’on traite de l’office du jour. Dans le canon des apôtres, inséré dans Bucard (lib. v, c. Offert.), on lit ce qui suit : « Qu’on n’offre rien à bénir à l’autel, excepté des épis nouveaux ou des raisins, de l’huile, des fèves et des parfums à brûler, dans le temps qu’on célèbre la sainte oblation. »

IX. Suivent ces mots : Per quem hæc omnia, etc. Le prêtre dit omnia, parce que tout a été créé par le Fils. D’où saint Jean dit : « Tout a été fait par lui, et rien n’a été fait sans lui. Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et il trouva que tout était très-bon. » Creas signifie donc en formant la nature ; sacrificas, en consacrant la matière ; vivificas, en transsubstantiant la créature ; benedicis, en accumulant la grâce. Or, ces mots hæc