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placée au-dessus de la gauche, qui désigne la passion, afin que par là soit indiqué que le Christ est ressuscité d’entre les morts.

V. Mais, dans certaines églises, le diacre, pendant l’action ou canon, lave ses mains pour signifier : premièrement, que Pilate lava ses mains pour proclamer qu’il était innocent de la mort du Christ ; ou bien, secondement, pour marquer que nos œuvres infâmes sont lavées par la passion du Christ ; troisièment, pour indiquer que personne, à moins qu’il ne soit pur, ne doit s’approcher pour recevoir les sacrements de la foi, suivent ces mots : Jube hœc perferri, etc. Ces paroles ont une si grande profondeur, que c’est à peine si l’intelligence humaine peut y pénétrer.

VI. D’où vient que le bienheureux Grégoire (De consec., d. ii, Quid sit sanguis, et à la fin de ses Dialogues), digne interprète d’un si grand sacrement, parlant d’une manière ineffable de cette formule, comme d’une chose presque ineffable : « Qui, parmi les fidèles, dit-il, pourrait douter qu’à l’heure même de l’immolation les cieux ne s’ouvrent à la voix du Christ, que les chœurs des anges n’assistent à ce mystère du Christ, que ce qu’il y a de plus bas ne s’associe à ce qu’il y a de plus élevé, que la terre ne s’unisse au ciel, et que l’invisible et le visible ne se fondent en un seul tout. » Le même père dit encore ailleurs que dans un seul et même temps, dans le même moment, le sacrement, par le ministère des anges, est enlevé au ciel, c’est-à-dire vers la nature céleste, pour être associé au corps du Christ, c’est-à-dire à son corps mystique, et apparaît aux yeux du prêtre sur l’autel.

VII. Cependant, sauf le mystérieux sacrement du céleste oracle, ces paroles pourraient être expliquées plus sûrement, quoique plus simplement. — Jube, « ordonne, » c’est-à-dire fais que ces choses, c’est-à-dire les vœux des fidèles, c’est-à-dire les supplications et les prières, perferri « soient présentées, » per manus sancti angeli tui, c’est-à-dire par le minis-