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mois, vers le soir, que le Christ, selon la loi, célébra avec ses disciples la pâque typique, dont il avait dit : « J’ai désiré d’un vif désir de manger cette pâque avec vous avant que de souffrir. » En disant ces mots, il montra qu’il mettait fin à la pâque ancienne, et qu’il y substituait le sacrement de la pâque nouvelle ; car, prenant le pain, il le bénit, le rompit et le donna à ses disciples, en disant : « Prenez et mangez, ceci est mon corps qui sera livré pour vous ; » et il prit semblablement le calice, après qu’il eut fait la cène, en disant : « Buvez-en tous ; ceci est le sang du Nouveau-Testament, qui sera versé pour vous et pour beau coup, pour la rémission des péchés ; faites ceci en mémoire de moi. » Donc, instruits par cette institution, nous célébrons perpétuellement le sacrifice qui fut offert une fois pour notre rachat. En effet, là où la vérité a paru a cessé la figure ; car le Christ, après la cène, donna son corps et son sang à ses apôtres, afin que ce sacrement, comme étant la dernière volonté du testateur, se gravât plus profondément dans leur mémoire (De consec., dist. ii, Liquido). C’est pourquoi, en donnant son dernier testament à ses héritiers, il dit : « Vous êtes restés avec moi dans le temps de l’épreuve, et moi je vais préparer pour vous mon royaume, comme mon Père l’a préparé pour moi, afin que vous mangiez et buviez sur ma table, dans mon royaume. » Et, quoique les apôtres ne reçurent pas à jeun l’eucharistie, ils ne faut pas de cela, par une fausse interprétation, inférer que l’on doit recevoir ce sacrement après avoir mangé, comme faisaient ceux que blâme sévèrement l’Apôtre, en disant : « Lorsque vous vous rassemblez entre vous, ce n’est plus pour manger la cène du Seigneur ; mais chacun de vous prend d’avance son souper pour le manger, et il y en a qui souffrent de la faim tandis que d’autres sont ivres. » Il paraît encore, d’après ces paroles : « Postquam coenatum est, » que le prêtre doit communier avant que de passer à la consécration du calice. Mais nous parlerons de cela au chapitre de la Communion du Prêtre.