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la consommation du sacrifice, de recevoir la communion de sa main, symbolisant ainsi les apôtres, qui, assis à la même table avec le Seigneur, reçurent de sa main la sainte eucharistie ; et, en tant qu’ils célèbrent, ils représentent les apôtres, qui alors reçurent du Seigneur la connaissance du rit du sacrifice.

LI. C’est avec raison qu’après avoir prononcé ces paroles : Hoc est corpus meum, « Ceci est mon corps, » le prêtre élève le corps du Christ (19) : d’abord, pour que tous les assistants le voient et demandent ce qui est nécessaire au salut, conformément à ces paroles (Joann., xii) : « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi. » Secondement, c’est pour marquer qu’il n’est pas d’autre sacrifice digne de Dieu, et qu’il est au-dessus de toutes les hosties. Troisièmement, l’élévation de l’eucharistie dans les mains du prêtre signale le Christ comme le vrai pain exalté par les prophètes dans les Écritures, quand, par exemple, ils prophétisaient son incarnation ; d’où Isaïe dit : Ecce virgo concipiet, « Voilà qu’une vierge concevra, » et que cette nourriture serait la plus excellente de toutes ; et il parle semblablement du divin breuvage. Quatrièmement, elle signifie la résurrection. Cinquièmement, l’hostie est élevée, pour que le peuple n’anticipe pas sur la consécration, mais : que, sachant, par l’élévation, qu’elle est accomplie et que le Christ est descendu sur l’autel, il se prosterne à terre avec respect, d’après ces paroles de l’Apôtre aux Philippiens : In nomine Jesu omne genu fleclatur, etc., « Qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, « et qu’on l’adore de cœur comme de bouche, selon cette parole de l’Apôtre aux Romains : Corde creditur ad justitiam, ore autem confessio fit ad salutem ; « C’est par le cœur que l’on croit à la justice ; mais les paroles que prononce la bouche servent pour le salut. » Une autre raison en sera donnée vers la fin de la onzième particule du canon.

LII. Donc, quoique la foi suffise pour le salut, d’après ce que dit saint Augustin (De consec., dist. ii, Ut quid., crede, et