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la consécration de l’office commencé, comme on l’a fait dans les conciles précédents [supplée], qui permettent volontiers qu’un prêtre succède à un autre pour compléter son office. » Nous parlerons encore de ceci à la septième particule du canon, à cette parole : Novi et œterni, à la fin. Mais, comme il y a diverses opinions entre les théologiens touchant le temps de la consécration, certains disant que tout n’est fait que lorsque tout a été dit, d’autres assurant que le pain est d’abord changé au corps et que le changement du vin au sang n’a lieu qu’après, comme il a été dit, il en résulte que la plupart, marchant plus sûrement, affirment qu’un autre prêtre doit répéter la consécration et l’achever, parce qu’on ne peut dire répété ce qu’on ignore avoir été fait une première fois (Extra De sacra non iter., c. i). Cependant, pour qu’il n’y ait point répétition ni division sacrée, pour qu’aucun scrupule d’erreur ou de doute ne puisse rester, il est jugé plus prudent de renouveler cette hostie, par égard pour les faibles ; de répéter tout le canon sur les autres espèces du pain et du vin ; et, quant à l’hostie remplacée, après avoir été consacrée elle sera prise à la fin de la messe par un prêtre ou par un autre.

XLVIII. Mais, si l’on ne peut trouver de vin, et que, pour quelque raison que ce soit, il vienne à manquer, on demande si, la nécessité pressant et le cas intervenant, la seule matière du pain peut être consacrée pour l’eucharistie, ou si l’eucharistie doit être conservée sous la seule espèce du pain ? Il y en a qui disent que, comme c’est la parole et l’élément qui font le sacrement, ni la forme des paroles, ni la matière des choses que le Christ a exprimées ne peuvent être changées ou divisées, parce que, de même que le vin ne peut être consacré sans le pain, de même le pain ne peut être consacré sans le vin. D’où, soit que de l’eau soit versée dans le calice au lieu du vin, soit que de la farine d’orge soit pétrie en pain pour remplacer le froment, comme ces deux substances sont neutres en elles-mêmes, de même ni l’une des deux substances de pain et du vin n’est